Mariage solo

phenomene-se-marier-avec-soi-meme
Un curieux phénomène secoue la weddingsphère. Une poignée d’irréductibles célibataires, majoritairement trentenaires, tantôt lassées par des love story sans lendemain avec des phobiques de l’engagement, tantôt échaudées par des ruptures en série ou tout simplement ravies d’envoyer valdinguer les conventions, ont décidé de sauter le pas. En officialisant leur amour propre.
Non, vous ne rêvez pas, elles ont bel et bien fait des « mariages toutes seules ».
La première à lancer les wedding hostilités fut, on vous le donne en mille, une américaine. Puis on a rapidement assisté à des cas européens : au Royaume-Uni, en Italie et même… en France. Au Japon, la tendance a pris une telle ampleur que des agences spécialisées, sentant le vent tourner, se sont carrément mises à proposer des lunes de miel en solitaire.
Cette histoire nous a pas mal intrigués, alors on est allés creuser pour comprendre les motivations de ces mariées sans moitié.
Éclaircissons d’abord un point (d’importance) avant de commencer : évidemment, ces mariages n’ont aucune valeur légale. Ils ont néanmoins l’apparence de vraies festivités : décor de rêve, jolie cérémonie, invités endimanchés, etc., à la différence près qu’il n’y a qu’une seule petite figurine sur la pièce montée.
Réaction à brûle-pourpoint face à ces jours J particuliers : ce ne sont ni plus ni moins que des actes ultra-narcissiques teintés d’aigreur. En mode, « de toute façon, personne ne me mérite », « je suis très heureuse toute seule, pas besoin d’un homme ». Que nenni, répondent les principales intéressées, s’auto-épouser, c’est mettre à l’honneur l’amour que l’on se porte à soi-même, sans vanité aucune, simplement pour se faire la promesse solennelle d’être toujours bienveillante envers sa (petite) personne et de tout mettre en oeuvre pour se rendre heureuse. Une sorte de célébration spirituelle de l’engagement de son soi actuel envers celui du futur. Why not. Après tout, certaines tribus africaines pratiquaient bien une espèce de rituel pour fêter l’union du corps et de l’esprit.
Mais derrière ce mariage singulier, se cache une revendication : le ras-le-bol de la pression sociale et du discours tradi arguant qu’une demoiselle finira automatiquement vieille fille et entourée de ses chats si elle n’a pas la bague au doigt (et au moins un bambin en route) à 35 ans révolus. Ces épouses solo poussent en fait un coup de gueule, pour s’affirmer et montrer à leurs chers familles et amis combien elles sont parfaitement épanouies dans leur célibat. Pour leur faire comprendre, surtout, que c’est un choix de vie.
Vérité vraie ou inconsciente auto-persuasion ? Telle est la question. Le sacré avantage de l’auto-mariage, c’est que si le grand amour finit enfin par se pointer, pas besoin de se lancer dans une procédure de divorce !